De son rôle dans Once Upon a Time à la direction d'épisodes acclamés de séries comme Euphoria et Dr. Death, Morrison a prouvé qu'elle est une force créative majeure, alliant une perspective d'actrice à une maîtrise technique impressionnante.
De l'Actrice à la Cinéphile Assidue
La transition de Jennifer Morrison vers la réalisation n'a pas été un hasard. Elle a été motivée par un désir profond de partager les histoires qui étaient "dans son cœur" (0:29). Son expérience d'actrice, qui l'obligeait à "creuser" et à faire des recherches approfondies pour chaque personnage, a nourri cette ambition.
Pour se préparer, Morrison a transformé chaque plateau de tournage en une salle de classe, posant des "millions de questions" (1:32). Son véritable "film school" (2:53) fut cependant l'étude intensive d'œuvres classiques et de maîtres comme Martin Scorsese, dont l'ouvrage Conversations with Scorsese est devenu sa bible. Cette fondation lui permet d'aborder la réalisation en partant toujours de l'émotion qu'elle souhaite transmettre, puis en travaillant à rebours pour trouver la décision visuelle adéquate (4:48).
La Maîtrise Technique sur les Plateaux de Prestige
La carrière de Jennifer Morrison réalisatrice a pris une nouvelle dimension avec des projets à gros budget. Sur Euphoria, elle a été confrontée à la "robustesse visuelle" de la série. Elle a notamment conçu une scène complexe impliquant une grue et un système de gréement pour retirer et remettre un plafond sur charnières, le tout parfaitement synchronisé avec le mouvement de la caméra et le jeu des acteurs (8:31). Cette expérience fut pour elle une "éducation inestimable" (8:05).
Mais c'est sur Dr. Death que Morrison a livré l'une de ses séquences les plus mémorables : la fameuse "Salle de Bain Impossible" (17:42). Face aux contraintes budgétaires et de temps, elle a lutté pour construire un décor où chaque plan défie la logique spatiale, incluant des prises sous le plancher et des miroirs déformants. Inspirée par l'ambiance inquiétante de The Shining (19:47), cette séquence illustre parfaitement sa capacité à infuser une esthétique cinématographique forte dans le format télévisuel.
Versatilité et Références Culturelles
Morrison excelle également dans l'adaptation tonale. Pour One of Us is Lying, elle a délibérément choisi de s'éloigner du cliché du "dark murder mystery" (20:22). Elle a opté pour une esthétique lumineuse et ensoleillée, inspirée par le contraste de Jaws – un lieu de vacances idyllique hanté par le danger.
De plus, elle n'hésite pas à rendre hommage aux classiques. La scène de la détention dans One of Us is Lying est un clin d'œil intentionnel et détaillé à The Breakfast Club, allant jusqu'à reproduire le placement des acteurs et la liste des plans (22:31).
En tant qu'actrice réalisatrice, Jennifer Morrison est louée pour sa capacité à diriger les interprètes. Elle est décrite comme une personne qui arrive avec un point de vue fort, mais qui est suffisamment ouverte pour être remise en question, créant ainsi un dialogue de travail riche et productif.
Aujourd'hui, Jennifer Morrison se tourne vers l'écriture de son deuxième long métrage, prouvant que sa quête pour la narration visuelle ne fait que commencer.
Video: Titre original : The Art of Television - Jennifer Morrison 2017 © Licensed by Mediawan